10.5.05

Kodak quitte Chalon sur Saone

Kodak va réduire sa présence en France d'ici à 2008. Le site de Chalon-sur-Saône, l'un des plus importants en Europe avec 1800 personnes, doit préparer sa fermeture dans un délai de «trois à huit ans», a annoncé le PDG de Kodak France, Jean-Pierre Martel. «Nous vivons actuellement une migration de la technologie argentique vers le numérique.

Le site de Chalon repose entièrement sur l'argentique. Les réductions d'effectifs seront progressives, au rythme de la diminution de nos commandes.» Après les suppressions de huit laboratoires de développement à Lorient, Poitiers, Seclin, Villé, Vitrolles, Caen, Toulouse et Nantes à la fin du mois, le site industriel de Kodak Indutrie est visé.

Il fabrique des produits pour l'industrie cinématographie et pour la radiologie médicale. Mais les secteurs du cinéma et de la radiologie se convertissent aussi au numérique. La mutation du groupe américain est d'autant plus spectaculaire que le géant de la photo a attendu 2003 pour s'engager dans cette technologie.

En janvier 2004, Daniel Carp, PDG du groupe, avait annoncé la suppression de 20% des postes dans le monde et la suppression d'un tiers des usines d'ici à 2006.

Jean-Pierre Martel assure qu'à Chalon-sur-Saône, Kodak devrait céder progressivement la place à un parc industriel installé sur son site de 70 hectares. «Nous sommes en discussion avec des groupes appartenant à l'industrie agroalimentaire, à la haute technologique», affirme le PDG de Kodak France. Des négociations sont entamées depuis près d'un an pour trouver des successeurs au géant de la photo.
«Nous obtiendrons les premières signatures d'entreprises avant l'été», déclare Michel Allex, maire de Chalon-sur-Saône et ancien premier adjoint de Dominique Perben, aujourd'hui ministre de la Justice. La semaine prochaine, Michel Allex ira à Bercy plaider en faveur de la création d'une zone franche.

La disparition programmée de Kodak est d'autant plus inquiétante que, fin avril, un dossier de candidature avait été déposé au ministère de l'Economie pour que Chalon-sur-Saône devienne un pôle de compétitivité dans le domaine de l'imagerie. L'École nationale des arts et métiers (Ensam) y a installé son Institut de l'image. Après le départ de Kodak, Chalon-sur-Saône risque de ne plus pouvoir revendiquer son titre de «ville de l'image».

par Valérie Collet
[06 mai 2005]

http://www.lefigaro.fr/eco-monde/20050506.FIG0131.html

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