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15.2.05

Invisible Cities - Italo Calvino

"The city... does not tell its past , but contains it like the lines of a hand, written in the corners of the streets, the gratings of the windows, the bannisters of the steps,... every segment marked in turn with scratches, indentations, scrolls."

15.4.04

Et le sexe dans tout ca?

Michel Houellebecq écrit dans Plateforme (p.236):

"Offrir son corps comme un objet agréable, donner gratuitement du plaisir: voilà ce que les Occidentaux ne savent plus faire. Ils ont completement perdu le sens du don. Ils ont beau s'acharner, ils ne parviennent plus à ressentir le sexe comme naturel. Non seulement ils ont honte de leur propre corps, qui n'est pas à la hauteur des standards du porno, mais, pour les memes raisons, ils n'éprouvent plus aucune attirance pour le corps de l'autre. Il est impossible de faire l'amour sans un certain abandon, sans l'acceptation au moins temporaire d'un certain état de dépendance et de faiblesse. L'exaltation sentimentale et l'obsession sexuelle ont la meme origine, toutes deux procedent d'un oubli partiel de soi; ce n'est pas un domaine dans lequel on puisse se réaliser sans se perdre. Nous sommes devenus froids, rationnels, extremement conscients de notre existence individuelle et de nos droits; nous souhaitons avant tout éviter l'aliénation et la dépendance; en outre, nous sommes obsédés par la santé et par l'hygiene: ce ne sont vraiment pas les conditions idéales pour faire l'amour. Au point ou nous en sommes, la professionnalisation de la sexualité en Occident est devenue inéluctable."

Les sociétés occidentales sont-elles vraiment arrivées au point ou les hommes et les femmes ne savent, ne veulent plus entretenir des relations sexuelles simples et saines, quasi animales et instinctives? A un point ou l'ennui et les préjugés s'unissent pour tuer les unions charnels? C'est déprimant, mais il a en partie raison...

13.4.04

Globalia

Le dernier roman de Jean-Christophe Rufin, Globalia, est magistral. Déjà, il se lit tres facilement et lorsque l'on s'immerge dans ses pages on ne veut plus en sortir. En commencant ma lecture, je trouvais que c'était plutot bon signe. Rufin nous plonge dans un monde dystopique qui ressemble de facon effrayante au notre.
Globalia, c'est la démocratie absolue, la démocratie poussée "aux limites de ses faiblesses". Sa devise, "Liberté, Sécurité, Prospérité", résume tout à fait l'évolution plus que probable de nos démocraties occidentales dans un futur pas si éloigné que cela. Rufin ne situe pas son roman à un moment particulier du temps. Il s'agit de notre futur, mais on ne sait pas la distance qui nous en sépare. Globalia est une grande nation mondiale qui a abolit les notions de nationalités et renie les origines (et par là meme, l'Histoire). Les gens y vivent vieux, et les jeunes sont plutot mal vus dans ce monde ou les personnes de 80 ans, apres de nombreuses opérations chirurgicales, paraissent jeunes. Pas vraiment jeunes d'ailleurs, mais hors du temps. Le temps s'annule d'ailleurs lui meme tous les soixante ans, puisque les années sont comptées sur le modele des minutes et des secondes. Apres 60, on recommence à 1.
Globalia ne représente que des parties "sécurisées" de la Terre. En effet, les Globaliens vivent sous des spheres de verre, ou le temps est toujours régulé pour avoir un soleil éclatant. Au dehors de ces spheres, il y a les non-zones, habitées de brigands, de mafieux, de tribus et... de terroristes. Les non-zones sont laissées a l'abandon, sauf pour les bombardements globaliens occasionnels. La liberté absolue, ici, est trouvée dans de grandes prisons de verre d'ou les gens n'ont pas le droit de sortir. Il peuvent y voyager, mais pas en sortir. Et pour les faire rester, le gouvernement utilise la peur, la menace terroriste.
Globalia c'est une histoire d'amour entre Kate et Baikal, deux jeunes qui ne se sentent pas a l'aise en Globalia et qui revent d'un ailleurs. Au cours d'une randonnée dans une salle de "Trekking", ils s'enfuient vers les non-zones... pour etre aussitot repris par la "Protection Sociale". Les amoureux sont séparés. Se reverront-ils un jour?
Ce livre peut faire penser à 1984, mais il s'agit d'une version actualisée, qui a pris conscience des nouveaux dangers représentés par nos sociétés. Cette univers dystopique n'est plus une dictature sévere, mais une démocratie totale ou les gens peuvent occuper un travail ou un loisir, ou les peines de prison sont rares et ou les gens vivent longtemps. Les Globaliens ont le choix, mais le choix qu'on leur offre.
Je conseille à tout le monde de lire ce livre et de le faire lire. Peut-etre permettra-t-il une prise de conscience générale.
Globalia est paru en décembre 2003 aux éditions Gallimard-roman contemporain.
Sur Rufin